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E-facture : définition, obligations et enjeux de la facturation électronique
La e-facture (ou facture électronique) est en passe de devenir la nouvelle norme dans les échanges B2B. Bien plus qu’un simple fichier PDF, elle désigne un format de facture structuré, automatisé et conforme aux exigences fiscales.
Déployée depuis plusieurs années dans de nombreux pays (Italie, Pologne, Mexique, etc.), la facturation électronique s’impose aujourd’hui comme un standard international, à la fois pour améliorer la performance des entreprises et lutter contre la fraude à la TVA.
En France, cette transition prend une dimension réglementaire : la Loi de Finances 2024 (article 91, n° 2023-1322) prévoit une généralisation progressive de l’e-facturation à partir de septembre 2026, pour toutes les entreprises.
Mais avant de parler d’obligations, encore faut-il bien comprendre ce qu’est une e-facture.
Qu’est-ce qu’une e-facture ? Définition
Une e-facture, ou facture électronique, est un document de facturation émis, transmis et reçu sous format numérique, selon des normes techniques et fiscales précises définies par l’administration.
Contrairement à un simple PDF envoyé par e-mail, une e-facture contient des données structurées, lisibles automatiquement par les logiciels comptables et les plateformes fiscales, ce qui permet une intégration et un traitement automatisés.
Elle s’applique à la fois à la facturation client (émise) et à la facturation fournisseur (reçue) dans le cadre de transactions B2B.
Destinée à remplacer progressivement les factures papier et PDF simples, l’e-facture devient un levier clé de conformité, d’efficacité et de modernisation pour les entreprises.
Pourquoi passer à la facturation électronique ?
La généralisation de la facturation électronique s’inscrit dans une volonté de modernisation de l’économie française, avec des bénéfices à la clé pour les entreprises et l'État.
Rappel des principaux avantages de l’e-facturation :
- Gain de temps dans l'envoi et le traitement des factures
- Réduction des coûts liés à l'impression, l'affranchissement et l’archivage papier
- Traçabilité renforcée et lutte contre la fraude à la TVA
- Moins d’erreurs grâce à l’automatisation
- Libération des espaces de stockage physique
Quels sont les formats d’e-facture autorisés ?
L’administration fiscale distingue plusieurs formats de factures électroniques, mais à partir de 2026, seuls les formats structurés ou hybrides seront conformes.
1. E-facture structurée
Format UBL ou CII, ce type d’e-facture contient uniquement des données lisibles par machine, transmises via un système automatisé entre les parties prenantes.
2. E-facture hybride : le format Factur-X
Ce format combine un PDF lisible par l'humain et un fichier structuré intégré (XML) contenant les données clés. Il offre un bon compromis entre accessibilité et conformité.
3. E-facture non structurée (non conforme en 2026)
Il s'agit d’un fichier PDF simple ou d’une image (scan, photo), qui ne permet pas une lecture automatisée. Ce format ne sera plus accepté dans les échanges B2B dès 2026.
En savoir plus sur les différents formats des factures
Différence entre e-invoicing et e-reporting
En plus de l’obligation de facturation électronique, les entreprises devront également transmettre certaines données à l’administration via le e-reporting.
E-reporting : définition
C’est l’obligation de transmettre à l’État des informations sur des opérations non concernées par la facturation électronique (transactions B2C, à l’international, intra-groupe…).
Même sans facture électronique, les données doivent être déclarées à des fins de contrôle et de traçabilité.
Si l’e-facturation (ou e-invoicing) concerne les échanges de factures entre entreprises, l’e-reporting est une obligation complémentaire, mais bien différente.
E-invoicing : pour les échanges B2B en France
Il s’agit de transmettre la facture électronique complète (dans un format structuré ou hybride) via une plateforme comme le Portail Public de Facturation ou une PDP, entre deux entreprises françaises.
E-reporting : pour informer l’administration
L’e-reporting, lui, ne vise pas le client mais l’administration fiscale. Il consiste à transmettre certaines données de transaction, même quand aucune facture électronique n’est émise.
Cela concerne :
- Les ventes à des clients étrangers (hors France),
- Les transactions avec des particuliers (B2C),
- Certaines opérations intra-groupe non soumises à l’e-invoicing.
Pourquoi c’est important ?
Ne pas faire la différence peut entraîner des erreurs de conformité. Les deux dispositifs visent des objectifs distincts :
E-invoicing | E-reporting | |
---|---|---|
Destinataire | Le client (entreprise) | L’administration fiscale (DGFIP) |
Nature de l'obligation | Échange de factures électroniques | Transmission de données issues de transactions |
Transactions concernées | B2B domestiques | B2C, export, intracommunautaire, intra-groupe |
But principal | Digitaliser les échanges et automatiser la gestion | Renforcer le contrôle fiscal et la lutte anti-fraude |
Les deux obligations coexistent : e-invoicing pour facturer, e-reporting pour déclarer.
Une e-facture, pour être valide, doit respecter certaines conditions
Une facture électronique en bonne et due forme doit respecter des critères stricts pour garantir sa valeur juridique et fiscale :
- Lisibilité : elle doit pouvoir être lue tout au long de sa durée de conservation (6 ans fiscalement, 10 ans commercialement).
- Intégrité : aucune modification ne doit être possible après émission.
- Authenticité : l’identité de l’émetteur doit pouvoir être vérifiée.
Ces exigences sont généralement couvertes par une Piste d’Audit Fiable (PAF) retraçant le cycle de vie de la facture.
En savoir plus sur le PAF et la Facturation électronique
Ce qui change à partir de 2026 : les nouvelles obligations
À compter de l'entrée en vigueur de la réforme, les entreprises devront :
Adopter un format structuré ou hybride (UBL, CII ou Factur-X)
Intégrer des mentions obligatoires supplémentaires
Transmettre les factures via le Portail Public de Facturation (PPF) ou une Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP)
Effectuer le e-reporting pour les transactions hors champ
Le modèle en Y imposé par l’État prévoit que toutes les factures électroniques passent par un point central (PPF) ou une plateforme agréée (PDP), garantissant ainsi la conformité et la traçabilité des flux.[LL1]
Ce qui change à partir de 2026 : les nouvelles obligations de la réforme
La réforme de la facturation électronique, qui entre en vigueur à partir de septembre 2026, impose une série d’obligations à toutes les entreprises établies en France. Ces évolutions visent à moderniser les processus de facturation, renforcer la lutte contre la fraude à la TVA et améliorer la collecte fiscale.
Concrètement, les entreprises devront :
- Émettre leurs factures au format structuré ou hybride (UBL, CII ou Factur-X) ;
- Intégrer de nouvelles mentions obligatoires pour se conformer aux exigences fiscales ;
- Transmettre leurs factures via une Plateforme de Dématérialisation Partenaire (PDP) certifiée, ou directement via le Portail Public de Facturation (PPF) ;
- Effectuer le e-reporting pour toutes les transactions hors du périmètre de la facturation électronique obligatoire (comme les ventes à l’international ou B2C).
Ce nouveau cadre repose désormais sur un modèle en 5 coins, inspiré du réseau européen PEPPOL. Dans cette architecture, les PDP jouent un rôle central : elles assurent la transmission des factures entre les entreprises émettrices et réceptrices, tout en garantissant l’interopérabilité et la conformité.
Le PPF, quant à lui, recentre ses missions sur la collecte et l’agrégation des données de facturation, principalement à des fins de contrôle fiscal et de reporting.
Testez vos connaissances sur la facturation électronique !
Regardez le replay de notre quiz interactif pour savoir si vous êtes vraiment prêt pour 2026.
Se préparer à la facturation électronique : une opportunité à saisir
Pourquoi anticiper la facturation électronique dès maintenant ?
Bien que l'obligation d'émettre des factures électroniques ne s'applique qu'à partir de septembre 2026 (ou 2027 pour les plus petites structures), il serait risqué — et même contre-productif — d’attendre la dernière minute pour se mettre en conformité.
Adopter une démarche proactive, c’est avant tout se donner le temps de préparer sereinement cette transition, sans subir la pression des délais ni compromettre la continuité des opérations. Mettre en place une solution adaptée à vos besoins, former les équipes, tester les intégrations avec les outils internes (ERP, compta, etc.)… tout cela prend du temps.
Mais c’est aussi profiter dès aujourd’hui des bénéfices concrets de la facturation électronique :
- Automatisation et réduction des coûts de traitement,
- Traçabilité renforcée,
- Sécurité accrue des échanges,
- Allégement des processus comptables et fiscaux,
- Impact environnemental réduit.
Pour aller plus loin, découvrez pourquoi attendre 2026 est une très mauvaise idée dans cet article dédié.
En résumé, agir dès maintenant, c’est faire le choix de la performance et de la sérénité. À l’image de la fourmi de La Fontaine, mieux vaut anticiper que courir.
Checklist sur la facturation électronique en France : Les étapes pour être en conformité
À télécharger – Cette checklist vous aide à anticiper chaque étape du passage à la facturation électronique obligatoire. Un document conçu pour les DAF, chefs de projet finance et responsables IT.
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